samedi 4 juin 2011

Une mort de rêve – Episode 5

DANS L'APPARTEMENT DE JEAN-PHILIPPE
Jean-Philippe entre dans son appartement, pose ses clefs sur la tablette de l'entrée. Une voix de femme provient de la cuisine.
TANTE JACKIE
(Off)
C'est toi mon Jeannot?
JEAN-PHILIPPE
Oui, c'est moi. Bonjour tante Jackie.
Jean-Philippe rejoint TANTE JACKIE, une femme d'une soixantaine d'année à l'allure soignée, dans la cuisine. Elle est en train de faire la vaisselle.
JEAN-PHILIPPE
Tante Jackie, je t'ai déjà dit que je peux la faire la vaisselle.
TANTE JACKIE
Comme j'étais passée te rapporter ton linge. J'ai vu qu'il y avait un peu de vaisselle alors j'en profite.
JEAN-PHILIPPE
Tu n'es pas obligé de faire tout ça pour moi.
TANTE JACKIE
Tu sais que ça me plaît de le faire. J'adore m'occuper de toi, mon Jeannot, ça me rappelle quand tu étais petit et puis il faut bien que quelqu'un s'occupe de toi maintenant que cette garce est partie.
JEAN-PHILIPPE
(sur un ton irrité)
Tante Jackie, tu sais que je n'accepte pas que tu traites Luce de cette manière en ma présence.
TANTE JACKIE
C'est pourtant la vérité!
JEAN-PHILIPPE
(sur un ton lasse)
On ne va pas avoir encore cette conversation.
TANTE JACKIE
Non, elle ne te méritait pas, c'est tout.
JEAN-PHILIPPE
Mais pourquoi tu en veux autant à Luce à la fin?
TANTE JACKIE
A cause de ce qu'elle t'a fait.
JEAN-PHILIPPE
On s'est séparés, ce sont des choses qui arrivent et je n'ai rien à lui reprocher.
TANTE JACKIE
Elle t'as quand même trompé!
JEAN-PHILIPPE
(surpris)
quoi?! Elle ne m'a pas trompé. Qu'est-ce que tu racontes?
TANTE JACKIE
Avec ce pompier avec qui elle s'est remariée.
JEAN-PHILIPPE
Elle a rencontré Patrick 6 mois après qu'on ai divorcé.
TANTE JACKIE
Enfin, c'est ce qu'elle t'a dit.
JEAN-PHILIPPE
Et quelque chose te fait croire que c'est faux?
TANTE JACKIE
Juste une intuition.
JEAN-PHILIPPE
Personnellement, je n'ai aucune raison de ne pas la croire.
TANTE JACKIE
Tu a toujours été un garçon très gentil et un peu naïf. Déjà à l'école primaire.
JEAN-PHILIPPE
Tante Jackie, je ne suis plus à l'école primaire, j'ai 40 ans. Et je pense connaître Luce mieux que toi. Si on a divorcé, c'est qu'on avait nos raisons, je te l'ai déjà dit.
TANTE JACKIE
Tu vois tu n'as pas changé. A 10 ans, tu disais que tu avais donné ton bonnet à un de tes camarades, pour ne pas avouer qu'on te l'avait volé. Et aujourd'hui, tu défends une femme qui t'a trompé.
JEAN-PHILIPPE
(irrité)
Bon, je ne veux pas te mettre à la porte, mais il est tard et j'aimerais bien prendre une douche avant de manger.
TANTE JACKIE
Tu veux que je te prépare quelque chose ?
JEAN-PHILIPPE
Non, ça va, j'ai passé une commande dans un resto.
TANTE JACKIE
Pas du chinois, j'espère. Tu sais ce qu'ils mettent dedans.
JEAN-PHILIPPE
Si, justement c'est du chinois, j'adore ça, tu le sais bien.
TANTE JACKIE
Mais...
JEAN-PHILIPPE
Tante Jackie!
TANTE JACKIE
Très bien, je te laisse mon chéri. Après tout, tu fais ce que tu veux! Mais avant de partir, je voudrais savoir pourquoi le beau couvre-lit de ton arrière-grand-mère traînait par terre dans ta chambre.
JEAN-PHILIPPE
Euh, il est sale, j'ai renversé de la confiture dessus.
TANTE JACKIE
(irritée)
Quoi! Combien de fois, je t'ai dit qu'on ne mange pas au lit!
JEAN-PHILIPPE
D'abord, je ne mangeais pas au lit et je ne l'ai pas fait exprès. ça va, je vais le laver, c'est pas grave.
TANTE JACKIE
Non, laisse, je vais le faire, il est fragile, il ne faut pas le laver n'importe comment. Je préfère m'en occuper moi-même.
JEAN-PHILIPPE
(résigné)
Si tu veux.
TANTE JACKIE
Bon, je le prend et je te laisse manger les cochonneries que tu aimes tant.
JEAN-PHILIPPE
D'accord. Je passe chez toi dimanche pour ton évier.
TANTE JACKIE
Merci mon chéri. Alors à dimanche.
Elle prend le couvre-lit et embrasse son neveu avant de partir. Jean-Philippe se dirige vers la salle de bain.
A suivre...

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